Voyage

Parcourir une multitude de lieux
pour n'appartenir à aucun
mais les posséder tous

19h30

Une heure tatouée
Sur une main anonyme
Promesse d'un début de soirée
La courbe des chiffres longiligne
Sur la crête du pouce
Sommet pour ne pas oublier
Quand il n'y a plus de nœud aux mouchoirs
Parce que l'été ne rend plus les nez humides
Un panorama pour des évasions nocturnes
L'amitié retrouvée au rendez-vous
Pour des échanges jusqu'à l'aube
Refaire le monde dans le jour naissant
Rêves démiurges
Pour soirée alcoolisée...

Amitiés

Je ne sais pas ce que tes yeux ont vus
mais j'ai partagé ton regard
Dans quelques lieux, nous étions un en deux.

Le temps

Le temps est un ami
mais parfois ressemble à un ennemi
Il faut faire avec
et ne pas trop lui en vouloir

Sujet du bac

Le désir sans partage
Philosophie de l'Amour
Pour des questions sans retour
A contre-courant toujours la nage
Les p(l)ages d'épanchement
N'ont jamais résolu les équations des sentiments
Le pont entre les regards
Si rarement se fait
Il n'y a pas de hasard
Quand s'ouvre le gué
Cela n'a rien a voir avec les marrées
C'est que deux îles sont à fusionner
Et aucune tectonique ne pourra les arrêter
Il faut laisser les destins
Poursuivre leur chemin
Sans chercher à les détourner...

Ecrit le jeudi 18 juin, jour de la première épreuve du baccalauréat...

Existence

La métamorphose de l'être :
de jour en jour
de semaine en semaine
de mois en mois
d'année en année
de décennie en décennie
et puis de jour en jour
jusqu'à la fin

Relief

L'esprit n'est pas rasé
Les visages s'illuminent
Pour reprendre bonne mine
La clarté subsiste au fond des rétines
La pâleur a déserté les échines
Ils sont si peu à vouloir prendre le contre-courant
Qui croit encore à une alternative ?
Est-ce que nous serions tous revenus au Moyen-Âge ?
Au temps d'avant les perspectives,
Tout s'aplatit et s'affadit.
Qu'est-ce qui pourra encore subsister ?
Où seront encore les aspérités ?

Ecrit le mercredi 17 juin.

Patrimoine vituel

Nous laisserons un patrimoine virtuel à nos enfants.
A l'ère du numérique, les photographies ne jaunissent plus
mais s'oublient sur des supports magnétiques jusqu'au jour où l'on ne sait plus avec quel logiciel les ouvrir.

Réalité d'enfant

Les oiseaux n'aiment pas les pots de yaourts.

Femme

Un souvenir généreux traverse l'azur
il perce le nuage
pour laisser un rayon de soleil écrire la beauté sur ton visage

Plage

La plage est sensuelle.
Elle est couverte d'elles.
Et ce ne sont pas des mouettes ...

Voyage

Parcourir une multitude de lieux
pour n'appartenir à aucun
mais les posséder tous.

Accident grave de voyageur

Un suicidé, dès le lundi matin,

En pleine période estivale !!

Quelle idée !!

Tout commence bien !

Il n'y a pas de répi pour la douleur,

Même par une journée de plein soleil.

Sans doute que la lumière est trop tranchante.

Elle blesse encore plus,

Comme un baiser d'amoureux dans la rue

Ravive les cicatrices d'un passant célibataire.

Il faudrait parfois ne pas voir la lumière,

Mais même si on cherche à éviter,

La vie souvent nous nargue.

Elle se donne du mal,

A nous en faire toujours plus !

Mais sinon ça ne serait pas drôle.

Si tout était facile,

L'existence serait fade...

Eclaircie

Le ciel balayé, débarrassé
De ses masses rugueuses
Plus rien ne déchire le ciel bleu
Même la lumière vive arrondie les angles
Le soleil se fait douceur
Comme une blondeur de blé en été
Les tournesols courbent l'échine
La surface liquide se raidit
Dans un ultime soubresaut d'air...

Ecrit le mercredi 16 juin.

Femme

A l'age si volage
pour l'oiseau de passage
vol de l'age
Verre hors d'age
en hommage
il vaut mieux tourner la page

Métro boulot dodo en crise ?

Tant de destins changent si vite
Mes habituées du matin ont presque toutes disparues
Les vies dévient, évoluent
Les destins se modifient au gré des rencontres,
Des vies professionnelles qui se brisent
Des carrières qui rebondissent
Et les chemins épousent d'autres directions !!
Et moi, je perdure, comme embourbé
Dans un tracé qui m'apparaît de plus en plus
Comme étranger
Comme si j'avais fait une erreur d'aiguillage...

Ecrit le mercredi 27 mai.

Coeur

La politesse du cœur n'effleure plus que rarement les âmes

Deuil

Il veille un mort qui n'existe plus
depuis que le cœur n'y est plus.

Exactions

Quelles sont ces marques
Sur certains visages ou corps noirs ?
Les traces indélébiles d'une sombre Histoire.
Conflit de tribus
Les peaux et les esprits payent un lourd tribu
A des querelles qui les précèdent,
Et leur perdureront !
Jamais les machettes de guerre ne seront enterrées !
Il y aura toujours des fanatiques pour rallumer les braises !!

Ecrit le mercredi 27 mai, dans un métro parisien...

Ame

L'âme devenue acier
se trempe
à la forge de l'existence

Au delà de cette limite...

Est-ce que notre temps passe si vite ?
Tout a une durée de vie,
Quelle est ma date de péremption ?
Est-ce que je peux encore compter sur un peu de répit ?
Est-ce que je sentirais la fin venir ?
Ou cela sera-t-il brusque et sans bavure ?

Ecrit le mercredi 27 mai... Peut-être en pensant un peu à Romain Gary...

Blessure

Je garde un peu de cette blessure,
de cette fracture
qui s'offre en miroir de soi.

Témoins

Témoins de mon passé.
Témoins de ce présent.
L'encre est terriblement cruelle quand la mémoire ravive les souvenirs.

Homme

Un homme se découvre sur une couverture
avec le seul désir de la tirer à soi.

Elle

A la source de l'inspiration
un battement d'elle
en impulsion d'aile

Amour

On ne gare jamais ses sentiments dans le sous sol de l'amour.

Relation

Les nouvelles frontières d'une relation : chaque jour, les limites en sont repoussées.

Vieillir

Sur les visages, les canyons où coule le temps ne trompent personne.

Amitiés

Le chant de l'amitié qu'il faut déminer.

Fermeture

Entre 2 murs, sans un murmure, glisse la fermeture.

Mariage

A présent, les enfants, en souvenirs, s'exclament : "Quel beau mariage que celui de mes parents !"

Amitiés

L'amitiés ne détrône pas le monopole de l'Amour. Il ne le brise pas non plus.

Que notre règne arrive...

Je suis renvoyé à ma propre surconsommation
Il faudrait savoir se réfréner
Mais nous sommes si bien programmé depuis l'enfance
Toujours plus, toujours plus,
Toujours plus gros !
Est-ce qu'un jour, on pourra dépasser cela ?!

Inspiré par le roman Que notre règne arrive de James Graham Ballard.

(mardi 26 mai)

Femme

La femme : à tort ou à raison, souvent il y a pas de raison et encore moins de raisonnable.

La vie est un long fleuve...

Quelle marge de manœuvre ?
Pas de direction assistée de la vie
Une mécanique sans fluide
Trop de secousses pour amortir
Ecrire pour faire l'intéressant
Faute d'intéresser
Un fleuve sans affluent
Un cours sans destination
Pas d'estuaire
Pas de but
Des hauts, des bas
Des plaines, des vallées
Des courbes sans détour
Rien n'y concours...

(écrit le 19 mai)